Guinée: Pourquoi ADP et Africa50 croient au potentiel de Conakry-Gbessia
Jeune Afrique published an article featuring Koffi Klousseh, Africa50 Managing Director, Head of Project Development highlighting the expansion of Gbessia Conakry International Airport, which is a project by The Government of Guinea, Africa50 and the Group Aéroports de Paris (ADP).
Formé en février, le consortium – qui dispose d’une concession de vingt-cinq ans – a récemment posé la première pierre de la plateforme aéroportuaire dont les travaux doivent durer deux ans.
C’est le 10 octobre qu’a été posée la première pierre de la nouvelle aérogare de l’aéroport international Conakry-Gbessia, qui sera trois fois plus grande que l’actuelle, appelée à être démolie.
Cela faisait longtemps que le gouvernement souhaitait moderniser cette infrastructure, devenue vétuste. Pour cela, il a approché il y a deux ans le fonds Africa 50, créé par la BAD, pour restructurer la concession, en voie d’expiration, qui s’apparentait jusque-là plus à un contrat d’assistance technique, et dans laquelle l’investissement était surtout assuré par l’État.
Un secteur privé majoritaire
« Il y avait la volonté de changer de dimension. Nous avons proposé au gouvernement un schéma en PPP (partenariat public-privé) où le secteur privé était majoritaire. Ce qui permet de gérer le concessionnaire de manière strictement commerciale, de façon à attirer plus d’investissements et à améliorer l’exploitation de la plateforme », explique Koffi Klousseh, directeur exécutif du développement de projets d’Africa 50.
« L’autre avantage pour le concessionnaire privé est la possibilité de réinvestir les profits qu’il génère et éventuellement de s’élargir à d’autres partenaires », poursuit le manager togolais.
Doubler le trafic d’ici à 2031
Africa50 a formé un consortium avec Aéroports de Paris (Groupe ADP). Le plus grand opérateur aéroportuaire du monde connaît bien la plateforme de Conakry pour en avoir été le gestionnaire depuis 1992, son premier contrat de management à l’étranger.
Les deux partenaires, actionnaires chacun à 33 % de la nouvelle société gestionnaire – la Sogeag – à travers une concession de vingt-cinq ans, prévoient un investissement de 120 millions d’euros. C’est, comme Jeune Afrique le révélait en août, l’entreprise chinoise WIETC, mieux-disante dans l’appel d’offres qui l’a opposé au turc Summa, qui est pressentie pour assurer le chantier.
Alors que le consortium entend doubler le trafic actuel pour le porter à un million de passagers d’ici à 2031, il a tout de même dû revoir ses prévisions de trafic et de revenus à court terme (sans donner plus de détails) mais reste optimiste à long terme.
« Il va y avoir un délai de reprise de quelques années. Nous croyons dans cette zone de l’Afrique, où l’économie va continuer de se développer », estime Xavier Hürstel, directeur général adjoint chargé du développement du Groupe ADP, qui détient déjà la concession des aéroports de Antananarivo et de Nosy Be, à Madagascar, aux côtés du fonds Meridiam et de Bouygues.
D’autres projets aéroportuaires examinés
« L’aéroport de Conakry a déjà connu l’expérience d’Ebola. Il avait récupéré son trafic au bout des deux années suivantes. Le trafic va baisser dans l’immédiat. Ce qui se passe aujourd’hui ne change pas nos prévisions à long terme. Conakry bénéficie d’une base solide de trafic « affinitaire », avec les Guinéens de la diaspora, de ses voisins d’Afrique de l’Ouest et des hommes d’affaires, notamment dans le secteur minier. La production de bauxite doit augmenter significativement dans les prochaines années », assure Koffi Klousseh, qui pourrait regarder d’autres projets aéroportuaires en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
Censés durer deux ans et demi, les travaux de la nouvelle aérogare doivent commencer dans les prochaines semaines.
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