Assemblées annuelles 2021 de la Banque africaine de développement : L'investissement dans les soins de santé permettra de se préparer à la prochaine pandémie
La capacité de l'Afrique à faire face aux futures pandémies dépendra de ses investissements dans la santé et l'éducation. Aussi les gouvernements doivent-ils immédiatement intensifier leurs efforts pour éviter toute nouvelle crise.
"Ebola était un signal", a lancé John Nkengasong, chef des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, aux participants d'une session virtuelle sur les soins de santé organisée dans le cadre des Assemblées annuelles 2021 de la Banque africaine de développement. "Nous pouvons également considérer la Covid-19 comme un signal indiquant qu’une situation plus grave va se produire si nous ne renforçons pas nos défenses sanitaires".
Les Assemblées annuelles se déroulent dans le contexte de la pandémie actuelle de Covid-19, qui a mis en évidence le manque d'accès aux soins de santé primaires pour la plupart des Africains, ainsi que la dépendance excessive à l'égard des médicaments importés.
M. Nkengasong, ainsi que d'autres experts en matière de santé et de maladies, s'est exprimé lors d'une séance d'information sur le thème "Construire le système de défense des soins de santé en Afrique". Il a préconisé quatre étapes : le développement du personnel, la capacité de fabrication de diagnostics, de vaccins et de traitements, le renforcement des institutions et les partenariats avec le secteur privé. Le CDC Afrique a joué un rôle déterminant dans la lutte contre la Covid-19 sur le continent.
Le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'Organisation mondiale de la Santé pour l'Afrique, a souligné le partenariat de l'OMS avec la Banque africaine de développement et les gouvernements régionaux. L'OMS et ses partenaires de COVAX, l'initiative mondiale visant à assurer un accès équitable aux vaccins Covid-19, coopèrent également avec un consortium sud-africain comprenant des entreprises, des universités et le CDC Afrique pour mettre en place un centre de transfert de technologie pionnier pour la technologie des vaccins à ARNm.
"Cet important partenariat public-privé constitue une étape importante dans la mise en place des infrastructures et des ressources humaines qui contribueront à combler le fossé de l'accès aux vaccins sur le continent", a précisé Mme Moeti. "Je vois la Banque africaine de développement jouer un rôle essentiel dans cette démarche, aux côtés de l'Union africaine et du CDC Afrique".
Le Président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A Adesina, a souligné l'engagement de la Banque sur cette question. "Nous devons donner de l'espoir aux pauvres et aux personnes vulnérables, en veillant à ce que chaque Africain, quel que soit son niveau de revenu, ait accès à des soins de santé de qualité, ainsi qu'à une assurance maladie et à une protection sociale", a-t-il affirmé.
James Scriven, Directeur général d'IDB Invest, l'institution du secteur privé de la Banque interaméricaine de développement, a tiré les leçons de l'Amérique latine, la région où la production de médicaments génériques connaît la croissance la plus rapide. "Le moment est venu de renforcer les capacités de fabrication de produits pharmaceutiques dans les pays émergents et de soutenir les modèles commerciaux susceptibles d'étendre la portée et l'offre de médicaments et de soins de santé" a-t-il préconisé.
L'ancien Président de la Banque mondiale, Jim Kim, Vice-président et Associé de Global Infrastructure Partners, a estimé qu'une approche globale qui mettrait à contribution le personnel local et l'amélioration des infrastructures était cruciale. Il a appelé le secteur privé à être un partenaire dans la mise en place des défenses sanitaires de l'Afrique.
"On ne peut pas mettre fin à l'extrême pauvreté si l'on néglige les investissements dans la santé et l'éducation qui sont si essentiels à la croissance économique", a insisté M. Kim. Il a appelé à un retour aux fondamentaux, ajoutant : "Il y a a plusieurs dimensions à prendre en compte : le personnel de santé, les travailleurs sociaux, s'assurer que l'on peut fournir de l'oxygène, puis la capacité de production de ces vaccins, et tout cela doit se faire très rapidement".
Source : Banque africaine de développement
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